L'aspect protestataire et utopique

« Cette jeunesse est la matrice où un avenir différent, bien qu'encore extrêmement fragile, prend forme. Bien sûr, cet avenir nous apparaît affublé d'oripeaux bigarrés et extravagants , empruntés à beaucoup de sources parfois exotiques, de la psychologie des profondeurs au folklore indiano-américain, en passant par les vestiges amollis de l'idéologie gauchiste, les religions orientales, le mal du siècle romantique, la doctrine anarchiste, le dadaïsme et sans doute la sagesse éternelle. Il me semble pourtant qu'elle soit tout ce que nous pouvons opposer à l'installation définitive d'un totalitarisme technocratique […] »

Theodore Roszak, The Maiking of a Counter Culture, New York, Double Day, 1968

« Le terme "contre-culture" désigne l'ensemble des cultures "alternatives" des jeunes de la classe moyenne – les hippies, les « Flowers children », les yippies – émergées au cours des années 1960 et ayant connu leur apogée pendant la période 1967-1970. Comme le souligne Hall et al. (Resistance through Ritual, Londres, 1976), la contre-culture peut être distinguées des sous-cultures […] par la forme explicitement politique et idéologique de son opposition à la culture dominante (intervention politique, philosophie cohérente, rédaction de manifeste, etc.) par la création d'institutions "alternatives" (presse underground, communes, coopératives, boulots alternatifs, etc.), l'extension de la phase de transition au-delà de l'adolescence et le brouillage des distinctions entre le travail, le domicile, la famille, l'école ety le loisir, distinctions que les sous-cultures tendent à préserver de façon assez stricte. »

(Dick Hebdige, Sous-culture. Le sens du style [1979], Paris, La Découverte, 2008)