Recomposition

« […] il serait vain de chercher une persistance trop fidèle de croyances nées sous des cieux et dans des civilisations très différentes de la nôtre. Nous ne recevons jamais de nos devanciers qu'une poussière de mythes et de croyances, et c'est la manière dont nous recomposons les éléments méconnaissables d'une mosaïque informe qui lui confert sa réalité.»

(Claude Lévi-Strauss, « Les avatars du Père Noël ou la psychologie des mythes », Arts et Traditions populaires, 1953)

Des choses qui ont la vie dure

« Il y a quelques années encore un montreur de lanterne magique nous présentait, couplet après couplet, les grandes batailles de l'histoire. Chacune s'accompagnait de quelques lignes assonancées modulées sur un air traditionnel. Or cette iconographie orale populaire a la vie dure. »

(Claude Gaignebet, Jean-Dominique Lajoux, Art profane et religion populaire au Moyen-Àge, Paris, Puf, 1985)

Survivance et superstition: le rôle de l'église

« Cet objet, qui n'avait pas encore de nom, n'avait pas encore non plus de statut propre. C'est en effet l'Église chrétienne qui le constitua sous forme d'une entité à caractère négatif. Très tôt dans l'histoire de l'Église, on voit apparaître cette lutte, qui se prolongea durant des siècles, contre les "superstitions". Était superstition tout ce qui, croyances ou pratiques, n'émanait pas de l'autorité reigieuse. L'existence qui leur était accordée se voyait aussitôt et par la même démarche niée, rejetéeé, méprisée. Leur origine était attribuée au paganisme, dont elles étaient des survivances, ou au démon qui les suscitait. »

(Nicole Belmont, Paroles païennes. Mythe et folklore, Paris, Imago, 1986)