Saint Mesme
Saint Mesme (ou Saint Mesmin) est un saint entérophore. C'est-à-dire qu'il tient ses tripes entre ses mains.
Il est réputé guérir la colique. Voici ce qu'en dit M. Roland Vasseur, de Mantes (F-78) :
« Le point de départ de cette étude fut en 1958 une visite dans l’église de Jouy-Mauvoisin près de Mantes. Cette église renferme une statue de pierre, représentant un saint juvénile d’aspect, qui tient ses intestins enroulés en gros boudins. Coiffure et vêtement témoignent de la qualité du personnage : chevelure blonde dorelotée, c’est-à-dire en retombées ondulées pour dégager les oreilles, surcot très long, fendu depuis le bas jusqu’à l’enfourchure, avec manches à mi-bras. Ces détails permettent de situer l’oeuvre vers le milieu du XIVe siècle. […]
« Selon M. Georges Cresté, agriculteur, appartenant à une vieille famille du pays, saint Mesmin était invoqué pour guérir éventrations, hernies et coliques.
On lui adressait à cette occasion des prières spéciales, mais il n’a pu me les retrouver.
M. Léon Hais m’apporta un intéressant témoignage de la persistance du culte : vers 1932 ou 33 des bateliers de Conflans étaient venus demander au saint la guérison d’un enfant atteint d’une hernie ombilicale.
D’après mon informateur la spécialité thérapeutique du saint leur avait été révélée par un ouvrier qui avait travaillé dans le pays. Ce fut d’ailleurs une des dernières suppliques adressées au saint.
Mlle Julia Leroux, âgée de quatre-vingt-cinq ans, me confirma l’existence d’une dévotion ancienne concrétisée au siècle dernier par des pèlerinages individuels de gens de paroisses voisines. […]
« Une statue de caractère populaire, datant de la première moitié du XVIe siècle, rappelle le souvenir de saint Mesmin dans l’église de Noyers, petit village de la vallée de l’Epte. Le saint est un tout jeune homme dont la robe, largement ouverte jusqu’à la ceinture, découvre la poitrine nue. Une fente au
sommet de l’abdomen livre passage aux intestins enroulés qu’il soutient de ses deux mains. Quelques personnes du village se souviennent encore de l’ancienne dévotion à saint Mesmin, dont la fête se célèbre le 8 septembre ou le premier dimanche qui suit le 8 septembre. On l’invoquait contre les coliques et ma principale informatrice, Mme Priault, me signala que vers 1880 son père alors enfant et atteint du carreau, fut amené devant la statue. Il y a quelques années celle-ci était encore garnie de rubans caractéristiques d’un rite très particulier. Les rubans, mis en contact avec le saint étaient partagés en deux, l’un restait attaché à la statue, l’autre était porté par le malade. Raymond Vaultier et Jean Fournée ont relevé un usage analogue à Quiévrecourt (Seine-Maritime) où le saint guérisseur du carreau est saint Martin. […] »
(Roland Vasseur, "Saint Mesmiin l'entérophore", http://mantes.histoire.free.fr)

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Trôo (F-41), Saint Mesme
CPA